Voler en ULM avec les oies cendrées la Mayenne, Alsace

Voler en ULM avec les oies cendrées depuis l’Alsace, au-dessus des Vosges, vers le centre de la France, la Mayenne, en descendant ensuite une partie de la Loire et jusqu’à l’île d’Oléron:
A l’automne 2013, pour les besoins d’un film documentaire que j’avais inspiré, je traverse la France du nord-est vers le sud-ouest avec un groupe d’oies cendrées dans le but de pouvoir témoigner de la disparition des oiseaux migrateurs en Europe (trajet emprunté régulièrement par de nombreuses espèces). Notre pays est en effet le principal carrefour migratoire d’une multitude d’oiseaux en route vers le sud de l’Europe et l’Afrique. Je choisis alors un petit groupe d’oie de cette magnifique espèce qu’est l’oie cendrée. Nous partîmes donc un matin de septembre depuis une base ULM du Bas-Rhin situé proche du Grand Fleuve. Nous restâmes tout de même une semaine dans cette région afin de réaliser de très belles images vidéo, l’occasion alors de survoler avec mes amies de manière très insolite le Château du Haut Koenigsbourg et quelques  magnifiques autres sites alsaciens et même vosgiens. Mon périple incroyable se déroula dans des conditions parfaites et les images du film furent diffuser dans l’émission « Grandeur Nature » un dimanche après-midi sur France 2, juste après mon passage télévisé sur le plateau de Michel Drucker. La chaîne avait choisi un titre un peu pompeux pour mon sujet, « Les Routes Secrètes des Oiseaux Migrateurs », et  dans cette case de diffusion, je ne pouvais pas m’exprimer très librement sur tout ce que j’avais à dire sur la disparition de la biodiversité et ces raisons dans notre beau pays de France. Alors, pour cette raison, je vous livre ici un petit extrait de mon livre qui traite des oies cendrées, « Le Monde à Vol d’oiseaux », paru fin 2015 aux éditions de la Flandonnière (une belle idée cadeau pour les fêtes) : Les oies cendrées.

Les oies Cendrées :

Oies Cendrées

« L’oie cendrée est une des plus grandes oies sauvages européennes, elle est à l’origine de nos oies domestiques. Il existe deux sous-espèces, celle au joli bec orangé originaire d’Europe de l’ouest et celle au bec rose originaire des pays de l’Est. En France, la population de souche a été complètement exterminée par la chasse et les oiseaux qu’on y rencontre en saison estivale sont issus de populations réintroduites et sédentaires sur des secteurs protégés où ils se reproduisent.

Ces oiseaux ne migrent pas et pour cette raison leur maintien dans la nature est problématique lors des hivers très rigoureux. Les oies cendrées du nord de l’Europe migrent par contre au-dessus de la France pour aller encore passer l’hiver dans le sud de l’Espagne, principalement dans les réserves de l’estuaire du Guadalquivir. Le nombre de ces oiseaux est chaque année en baisse en raison de pressions de chasse excessives. Les oies cendrées peuvent pondre une dizaine d’œufs et vivre plus de vingt ans. Les jeunes suivent en migration leurs parents durant la première
année de leur vie afin de découvrir avec eux les zones d’hivernage favorables. Depuis quelques années, au Pays-Bas, sous la pression des agriculteurs, de nombreuses oies cendrées sédentaires sont tuées (souvent gazées en masse au moment de leur mue) afin de limiter leur nombre. Ces oiseaux sédentarisés le plus souvent à cause de l’homme, pénalisent également les populations d’oies sauvages hivernantes. Elles entrent en effet en concurrence avec elles sur les mêmes prairies de nourrissage. Afin de permettre à toutes les espèces d’oies sauvages européennes de se maintenir correctement dans la nature, il suffirait de multiplier les zones françaises protégées qui pourraient permettre l’hivernage de ces oiseaux dans de bonnes conditions sur notre territoire. Cela permettrait d’alléger la pression démographique des oies sur la Belgique et les Pays-Bas où elles hivernent en grand nombre depuis toujours. Mêmes les chasseurs français y gagneraient, mais au lieu de cela, sous la pression du lobby, nos politiques dérogent chaque année aux directives européennes fixant les périodes de chasse aux oiseaux migrateurs. Les lois européennes stipulent qu’on ne doit pas tuer un migrateur au moment où il a débuté sa migration de retour avant le printemps quand il se rend dans le nord de l’Europe pour se reproduire. Les animaux qui ont survécu tout un hiver sont en effet les plus aptes à assurer une robuste descendance. Tuer ces individus est un non-sens écologique. Les mouvements migratoires commencent souvent dès la mi-janvier pour les oies et beaucoup d’autres espèces. Et c’est sans parler du dérangement lié au bruit des coups de fusils qui perturbent aussi les espèces protégées sur les secteurs de repos et au niveau du passage des cols montagneux pyrénéens, où ils doivent fournir un effort énorme au moment de leurs migrations. Seule la bonne connaissance de la biologie des espèces permettrait d’aider à prendre les décisions environnementales qui s’imposent pour le bien des populations animales sauvages, mais souvent les données chiffrées sont fixées par des études financées par le monde de la chasse… »

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